Chronique berckoise de début de siècle 6ème partie  

 

 

Les précédents compte rendus de séance ont relaté les inquiétudes des élus de Berck à propos de l'érosion se produisant notamment entre l'épi 16/17 et la pointe du Haut Banc, phénomène menaçant l'existence de l'Hôpital Maritime. Bien que le plan de travaux, approuvé par le conseil municipal, date de 1913, rien n'a encore été entrepris, en partie à cause de la guerre mais aussi et surtout pour des problèmes de financement. Le ministre s'est déplacé en personne (ah la belle époque!) et la municipalité se fait tancer par le sous préfet.

 

 

Séance du 28 8bre 1916
 
Sous la présidence de Mr Michel Malingre, adjoint, le maire Mr Quettier est mobilisé.
 
Mr malingre donne lecture d’une lettre du sous préfet
Le sous-préfet de Montreuil à Monsieur le maire de Berck sur mer
Comme suite à nos conversations récentes, j’ai l "honneur de venir vous prier de bien vouloir réunir d’urgence le conseil municipal de Berck sur mer pour proposer à son vote la participation attendue de votre ville aux travaux à effectuer pour sa défense sur la rive droite de l’Authie.
            La visite des lieux, faite le 2 octobre courant par Monsieur le Ministre des travaux publics accompagné de ses collaborateurs techniques et de vos représentants au parlement, a abouti à cette conclusion, qu 'il était d’une impérieuse et immédiate nécessité d’opérer des travaux de protection, sans lesquels tout ou partie de votre cité et l’hospice de l’assistance publique de la ville de Paris étaient menacés par une catastrophe.
            Le plan est élaboré, il existe depuis l’année 1913, le conseil municipal de Berck l’a déjà approuvé, il consiste essentiellement dans l’établissement d’un épi dont l’efficacité vient d’être à nouveau assurée par le service maritime des ponts et chaussées qui prévoit un exhaussement important du niveau de la plage par le moyen préconisé.
            Monsieur le ministre des travaux publics a bien voulu formuler solennellement la promesse qu’aucun retard ne serait apporté à son exécution et que celle-ci commencerait dans les délais les plus courts.
            Il ne manque que l’engagement de la ville de Berck de contribuer à la dépense. Le total en doit s’élever à 100000 fr, un quart de cette somme a été alloué par le Conseil Général au cours de sa réunion du mois dernier ; un deuxième quart sera versé par Mr le ministre des travaux publics, un troisième par Mr le ministre de l’Agriculture le quatrième doit être assuré par la commune de Berck.
            Mais il n’est pas impossible que celle-ci sollicite avec succès à son tout une participation à cette charge de l’Administration de l’Assistance publique parisienne dont l’intérêt si gravement et si  directement engagé.
            J’ai donc l’honneur de vous proposer de bien vouloir demander à l’assemblée municipale le vote de sa quote-part.
            Pour éviter les atermoiements incompatibles avec l’imminence du danger public à tout instant couru et pour profiter des dispositions bienveillantes et favorables de l’administration supérieure des travaux Publics, le crois devoir vous recommander comme solution particulièrement appropriée à une rapide réalisation des ouvrages projetés, que la ville de Berck se lie déjà pour la somme totale de 25000f, ce qui n’empêchera pas de mentionner dans les considérants de la délibération à prendre qu’elle escompte une participation de 12500f de l’Assistance publique parisienne, ni d’entamer immédiatement les démarches auprès de Monsieur le Directeur Général Mesureur pour l’obtention effectives de cette participation.
            Les ressources ordinaires de la ville de Berck doivent permettre de rendre disponible la somme de 25000f  sus visée ; je ne vois rien, dans ces conditions, de nature à faire ajourner le vote attendu ; et je ne crois pouvoir mieux servir les grands intérêts en cause qu’en insistant de la façon la plus pressante  auprès de vous pour que votre assemblée communale veuille bien l’émettre dans les délais les plus rapprochés.
Signé  Le Sous Préfet Gellion
 
Le conseil décide de couvrir la somme de 12500f en ajournant le projet de  construction d’un lazaret prévue au budget additionnel de 1916 pour la somme de 10000f et en ajournant certains travaux de voirie prévus pour 2500f au budget primitif de la même année. IL décide enfin de faire appel à l’Administration de l’Assistance Publique pour couvrir la différence de 12500f.
 

Ce n'est pas encore terminé!!  à suivre....